Lettre à un(e) étudiant(e) absent(e)

Bassam
Photo : Audiovisuel

12 février 2025

Dans le cadre des journées de la persévérance, qui ont lieu cette semaine du 10 au 14 février 2025, Bassam Adam, professeur de philosophie, écrit cette lettre à un(e) étudiant(e) absent(e).

Permets-moi de te tutoyer, même si on ne se connaît pas plus que ça, mais en te parlant, je parle aussi à moi-même à ton âge. Difficile à croire, même si ça ne date pas d’hier, j’ai déjà été jeune adulte au collégial.

Je venais d’arriver dans ce pays étrange, rempli de gens sympas mais étranges. Non seulement je ne comprenais pas la pertinence des études collégiales, mais je ne la voyais même pas. À cela s’ajoute un grand questionnement sur mon futur : je veux être quoi demain? Pas facile de répondre à cela quand tu as 17 ou 18 ans.

Certains cours me semblaient bizarres, sans intérêt ni pertinence apparente. Aussi, j’avais (et heureusement je l’ai toujours) une passion : le sport (cyclisme et ski de fond). Ajoute à cela des responsabilités familiales, comme m’occuper de mon petit frère. Conséquence : comme tu peux t’en douter, mes cours passaient loin derrière. Évidemment, moins j’y allais et moins je comprenais la matière et son éventuelle utilité. Et tu devines aussi les résultats : mauvaises notes, échecs, démotivation. Pourtant au secondaire j’étais un excellent étudiant, et même au collégial je réussissais à merveille certains cours.

Si je pouvais me transporter dans le temps, comme prof soucieux de la réussite (scolaire mais aussi globale) et du bonheur de ses étudiants et étudiantes, et si je pouvais parler à ce jeune homme que je fus un jour, voici ce que je « me » dirais :

  1. Trouve ton étoile du nord. Parle à ton prof si tu as des problèmes. Si ce n’est pas avec le prof, trouve quelqu’un en qui tu peux avoir confiance et qui peut te conseiller. C’est normal, voire souhaitable, de chercher ce qui nous passionne, ce qui va donner sens à notre existence, un travail où on ne fait pas que gagner un salaire et s’amuser, et où on se sent utile à la société. Tu ne trouveras peut-être pas tout de suite la réponse, mais en parler avec ces personnes peut t’aider.
  2. Donne un sens à tes cours, et n’hésite pas à simplement le demander à ton prof. C’est sûr qu’il ou elle aura une réponse sur la pertinence de son cours non seulement pour tes études, mais dans la vie aussi. Aussi, et ça je le vois beaucoup comme prof : avoir des obligations, ou des difficultés, est normal. Au lieu de simplement t’éloigner du cours, ouvre le sujet avec ton prof. Il/elle va comprendre, ou du moins essayer. Et te guider, si besoin, vers des personnes qui peuvent aider. Avoir des difficultés dans la vie, c’est normal, c’est humain. L’entraide l’est aussi.

Dernière chose : aie confiance en toi, jeune moi. Les nuages finissent par passer, et les tempêtes par se calmer. Un chemin s’ouvrira, et les choses (incluant les cours) auront un sens. Mais aussi aie confiance dans les personnes qualifiées qui peuvent t’aider à traverser ces passages plus difficiles. Prends soin de toi, et tu verras, tu seras heureux et comblé plus tard! Mais aussi d’ici là!